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Carte des zones irriguées montrant que la ZAC du Mas de Vignoles a été aménagée sur ces terres « à préserver ».

 

Les grands évènements de l'été

(Journées romaines, Festival des arènes, Nîmes citédes dieux, ...)

font-ils une politique culturelle ?

 

Si vous consultez l’agenda de la ville de Nîmes, vous constatez qu’entre le mois d’avril et la rentrée de septembre, se succèdent des évènements qualifiés de culturels et qui participent à l’attractivité touristique. En avril, Les Grands Jeux romains, un spectacle à vocation historique. Fin-mai et début juin, la Féria de Pentecôte, autour de la tradition taurine. Mi-juin, fin juillet, Le Festival de Nîmes, rendez-vous de musiques actuelles. En juillet-août, le cinéma avec Une salle sous les étoiles et Un réalisateur dans la ville. Suivi de Nîmes, Cité des Dieux, divertissement sur le thème de l’Antiquité. En septembre, la Féria des vendanges clôture la saison tauromachique.

Pour :

Le Festival de Nîmes qui fête ses 25 ans cette année, attire un large public, en particulier les jeunes, car il programme des vedettes internationalement connues. Comme Les Grands Jeux romains, plutôt destinés à un public familial, il contribue à l’animation de la ville et à son dynamisme commercial.

Contre :

Certes, mais cette succession d’évènements, qui mélange le divertissement populaire, la fête, le cinéma, la musique, a un caractère disparate. Il n’y a aucun fil conducteur les reliant à une politique culturelle pérenne.

Pour :

Ce n’est pas l’essentiel. Nîmes bénéficie de monuments romains bien conservés. Les spectacles dans les arènes, avec le concours d’un historien, permettent de les faire connaître ou de les redécouvrir. Nîmes rentre dans le club fermé des spectacles de reconstitution historique sur le modèle du Puy-du-Fou, ce qui est un atout touristique.

Contre :

En effet, tout se passe, loin d’une politique culturelle, comme si comptaient surtout les statistiques de fréquentation. Comme si on entendait déjouer la malédiction qui pèserait sur Nîmes l’été, voulant que les touristes ne restent que quelques heures, en raison des conditions climatiques. On veut retenir et fixer le public. D’où la multiplication et la juxtaposition d’évènements, sans cohérence.

Pour:

La venue de stars, comme Patrick Sébastien et ses sardines à la Féria cette année, est l’occasion pour le public d’accéder à des spectacles populaires, parfois gratuits. La multiplicité des évènements, traduit une volonté de satisfaire les attentes de différents publics. 

Contre :

Le prétexte de la chaleur estivale à Nîmes l’été ne tient pas. Les températures sont identiques à Montpellier, en Arles ou en Avignon. Ces trois villes ont su créer une identité culturelle d’été. Avignon avec le théâtre, Montpellier avec la musique et la danse, Arles avec la photo…

Autant de villes dont les activités périphériques aux festivals créent une vie culturelle diurne et nocturne. Tandis qu’à Nîmes, la journée est vide, sauf à visiter le Musée de la romanité et les monuments romains.

Pour :

Nîmes a toujours eu des festivités originales par rapport aux autres villes de la région, comme Orange avec les Chorégies, Arles et son festival de théâtre Jean Deschamps. Citons par exemple la représentation de Carmen dans nos arènes avec une corrida, dès 1901, mais aussi, en 1979, le même opéra avec le torero Nimeño II.

Contre :

Ce n’est plus le cas depuis vingt ans. Pour l’essentiel, les festivals sont des évènements « clé en main » qui ne reposent pas sur une implantation locale. La société Edeis gère à la fois l’aéroport et les divertissements dans les arènes. Le Festival de musiques actuelles est programmé par des tourneurs.

Pour :

Oui, mais la Pégoulade mobilise les enfants des écoles nîmoises et des associations. N’oublions surtout pas de souligner les initiatives autour du cinéma, qui associent des acteurs locaux, le Sémaphore et Sophie Rigon ! Dans le domaine culturel, citons encore le rayonnement international du Prix Hemingway, créé localement par l’éditrice du Diable Vauvert et remis pendant la Féria.

Contre :

Oui, mais ces évènements, même reconduits chaque année, sont éphémères, à l’exception de la tauromachie, qui repose sur une tradition implantée et des évènements qui lui sont liés. La question est posée depuis les années 1950, avec la disparition du Festival de théâtre Raymond Hermantier dans les arènes, ainsi que du Nîmes International Jazz Festival créé en 1976 par Guy Labory, où se produisit par exemple Miles Davis.

Pour:

Certes, ce n’est pas l’été, mais la ville a son Festival Flamenco chaque année en janvier et Nîmes Métropole son Jazz Festival à l’automne. S’il n’y a pas de thématique pérenne et reconnue l’été, Nîmes sait s’appuyer sur les acteurs locaux pour ses politiques culturelles.

Sans conclure:

Le programme de la municipalité actuelle prévoyait, avec la création d’une biennale d’art contemporain, un nouvel évènement d’été avec un Festival off pendant les concerts aux arènes.  Une fois encore, on multiplie et on juxtapose des initiatives culturelles.

Mais, quand les édiles locaux et communautaires prendront-ils l’initiative d’engager une politique culturelle à l’échelle du territoire, associant les acteurs locaux, les collectivités, et le monde artistique ?

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