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 La lettre nîmoise du débat citoyen

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Comités de quartier, conseils de quartiers, conseils citoyens, gadgets ou moteurs de la participation citoyenne ?

Le Comité représente les habitants d’un quartier qui souhaitent s’exprimer par leur adhésion et leur participation, même ponctuelle. Ces associations 1901 déterminent librement le périmètre de leur activité et regroupent des bénévoles de sensibilités politiques diverses. Il y a une quarantaine de comités de quartier à Nîmes. La plupart existent depuis plus de 50 ans.

Le Conseil de quartier, présidé par un.e élu.e à Nîmes, regroupe les revendications et demandes de quartiers d’une même zone géographique. Un budget identique pour chaque conseil lui est attribué pour les satisfaire.  Conformément à la loi, sept conseils de quartiers nîmois existent depuis 2002.

Chacun d’eux est composé du Maire, président de droit, d’un président délégué désigné parmi ses adjoints, de six membres du conseil municipal, des présidents des comités de quartiers du secteur, ainsi que de quatre représentants des institutions, de quatre délégués de la vie associative, de six personnalités qualifiées choisies par la mairie !

Le Conseil citoyen est un collectif d’habitants et d’associations travaillant à des projets dans le cadre des Contrats de ville (renouvellement urbain, transports, équipements publics) ; il n’est ni animé ni présidé par des élus et concerne les quartiers éligibles à la politique de la ville. Mis en place depuis 2016, il est composé d‘habitants et de représentants d’associations (22 par conseil), respecte la parité hommes/femmes et s’appuie sur une désignation aléatoire à partir des listes électorales, ce qui exclut les résidents de nationalité étrangère. Il se réunit tous les mois, il est piloté par des animateurs de la « politique de la ville ».

 

Les comités de quartiers

Pour :

Les comités sont à la fois des instances revendicatives et des lieux de partage citoyen. Historiquement, ils ont pris la succession de comités de fête, ouverts sur la culture locale : lotos, jeux de boules, jeux de société, clubs informatique, vide-greniers, sorties … Puis ils se sont élargis à des regroupements revendicatifs sur des problèmes communs aux habitants concernés. Ils favorisent les liens sociaux notamment pour les personnes isolées.

Contre :

Ils représentent seulement une partie des habitants, souvent plutôt âgée et touchent difficilement la population plus jeune. Malgré une Union des comités de quartier, ils communiquent parfois peu entre eux et avec les autres associations. Instances de revendication, ils se consacrent plus à des questions de maintenance des équipements (voirie, éclairage, élagage) qu’à une vision globale des problèmes d’urbanisme ou à des sujets concernant l’ensemble de la collectivité.

 

Les conseils de quartiers

Pour :

Ils permettent aux habitants d’exprimer des demandes d’équipements, centralisées par le comité ou les représentants des habitants ou d’associations, qui ne seraient peut-être pas reçues par les services. Pour la mairie cela permet de privilégier les demandes cooptées et d’orienter les réponses des services municipaux. Les comités sont un bon relais pour exprimer les besoins de la population et être entendus par les responsables territoriaux ; les résultats peuvent encourager la participation des habitants

Contre :

Il y a un manque de diversité dans les collèges représentés. La population ne se sent pas toujours concernée, surtout les plus jeunes. L’équilibre des pouvoirs entre les élus, les services et les habitants n’est pas réel. Si les comités sont assidus, les associations et les institutions sont souvent absentes. Les différents collèges communiquent peu entre eux, ce qui nuit à la cohésion et l’efficacité des demandes ou des propositions. La réunion annuelle des conseils de quartier n’est pas préparée de façon participative. Elle se réduit à un compte-rendu préparé par les services municipaux, laissant peu de place aux remarques constructives sur des problèmes concernant l’ensemble de la ville.

 

Les conseils citoyens

Pour :

Ces conseils ont pour objectif de faire participer les habitants de ces quartiers. Ils ont été mis en place grâce au volontariat des personnes déjà impliquées dans la vie sociale.

Les responsables de la politique de la ville ont joué le jeu. Le système fonctionne et permet aux participants d’avoir des formations intéressantes (politique de la ville, parentalité…)

Le rôle des médiateurs et coordinateurs est important dans la mobilisation des habitants.

Contre :

Plusieurs problèmes se posent. Les nombreux résidents qui n’ont pas la nationalité française se sentent exclus. Les participants restent souvent les mêmes qui sont déjà impliqués dans les associations de quartier. Les horaires de réunion (18-20h), ne sont pas compatibles avec les emplois du temps des mères de famille

Si quelques propositions sont entendues, les habitants n’ont bien souvent qu’une présence consultative ; il n’y a pas de consultation préalable à la mise en place de projets importants comme le logement.

Sans conclure

La superposition des comités de quartier, des conseils de quartier et des conseils citoyens ne facilite pas la compréhension de leur éventuelle utilité respective.

Les conseils de quartier et conseils citoyens devaient être des facilitateurs pour l’expression des citoyens et l’avancée des actions. Or ils mobilisent toujours les mêmes personnes et génèrent des rivalités pour les financements des actions.

Élargir le recrutement, mieux coordonner ces différents acteurs et valoriser leur complémentarité semble indispensable pour renforcer la participation citoyenne. Et vous, vous sentez-vous concerné